Femme freudienne, Femme lacanienne


Détails de l'évènement


Conférencière : Anicée El-Amine Merhi

Depuis Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905) Freud n’a cessé d’intégrer les acquis dans la théorie générale de la sexualité. Dans son article l’organisation génitale infantile (1923) et en parlant de l’intérêt de l’enfant pour les organes génitaux, il déclare que pour les deux sexes, un seul organe génital, l’organe mâle, joue un rôle : « Il n’existe donc pas un primat du génital, mais un primat du phallus ». Il a gardé cette perspective tout au long de son œuvre, et à travers tous ses articles sur la sexualité féminine jusqu’à son dernier article en 1938. La petite fille est un petit homme.. Son infériorité organique, sa « castration » la pousse à s’attacher au père. Accrochage à l’Œdipe « position de repos » avec détachement et haine de la mère.

En 1958, remise en question de la théorie sexuelle avec Lacan, à partir du primat du phallus et d’une reformulation de l’œdipe. Avec l’écriture des formules de la sexuation, Lacan entendait rendre compte des transformations de la « vie sexuelle » advenues dans la société depuis Freud, celles qui font le fond de notre clinique contemporaine : L’inconscient ne dit pas tout. Faire fond sur la logique du pas tout telle que Lacan la construit dans son enseignement déplace et dépasse ce que recelait d’insondable le terme freudien de « continent noir », sans pour autant le résoudre dans la signification phallique. L’énigme du féminin, ainsi que l’hystérie le démontre emblématiquement, fait toujours appel à un plus de sens… Le positionnement logique du féminin dans la détermination de l’inconscient permet de le situer là où, parce que le champ phallique trouve sa limite, se rencontre l’espace d’une jouissance qui ne dépend pas du signifiant phallique… En cela elle n’est pas complémentaire de la jouissance, mais s’y ajoute. C’est pourquoi Lacan la nomme « Autre jouissance », et il désigne cette part supplémentaire de la jouissance comme étant spécifiquement féminine. Avec Lacan, la femme est radicalement Autre et n’est pas un être manquant comme le disait Freud. Tout tourne autour de l’existence du parlêtre, intitulé Femme, en tant que sujet divisé.